Le Québec et ses ciné-parcs

Remontons dans le temps jusqu’aux années 1970 pour une soirée de cinéma en plein air. Au programme : photos, publicités de l’époque et un peu d’histoire.

Cinéma Histoire du Québec (1945-1979) Histoire du Québec (1980 à aujourd’hui)

Le tout premier ciné-parc au Québec

Si, aux États-Unis, les ciné-parcs font leur apparition dans les années 1930, au Québec, ils n’allumeront leurs projecteurs que 40 ans plus tard. Dans un dossier intitulé « Les meilleurs véhicules pour le cinéparc », La Presse du 16 août 2010 (p. 5) offre une explication : « Le concept du cinéparc a mis du temps à s’implanter au Québec. Pressé, on le devine, par l’Église, le gouvernement de Maurice Duplessis[note 1] s’est farouchement opposé à son implantation, sous prétexte que ce lieu était propice à ‘‘jouer aux fesses’’, pour reprendre une expression populaire de l’époque. »

Et le premier ciné-parc québécois, alors? Comme pour la poutine, son lieu de naissance reste sujet à débat.

Un prétendant sérieux : Saint-Georges de Beauce, en juin 1970… du moins si on fie à la pub ci-dessous, parue dans le journal L’Éclaireur-progrès.

[Note 1 : Maurice Duplessis a été premier ministre du Québec de 1936 à 1939 et de 1944 à 1959.]

En fait, ce serait plutôt Saint-Mathieu, en périphérie montréalaise. Du moins, c’est ce que La Presse affirme le 18 juillet 1970 (p. 22) : « Le 19 juin dernier, le premier ciné-parc du Québec ouvrait ses portes, à Saint-Mathieu, dans le comté de Laprairie. Au moment d’écrire ces lignes, plusieurs autres sont entrés en opération. D’ici la fin de l’été, on évalue à 11 le nombre de ciné-parcs qui jalonneront la province sans compter ceux qui seront mis en chantier cette année et qui seront inaugurés l’an prochain. »

On peut aussi y voir des films

Qu’est-ce qu’on vient faire au ciné-parc? Toutes sortes de choses, nous apprend cet article de La Presse du 20 juin 1972. Comme relaxer, pique-niquer ou passer du bon temps avec un animal de compagnie… On peut même y voir des films!

Au ciné-parc… comme à la maison!

« Vous êtes confortablement assis avec vos enfants, de la bouffe à volonté, et vous écoutez un film tout en passant vos remarques. Vous n’êtes pas chez vous mais presque... vous êtes au ciné-parc! Devant les écrans géants, deux à trois mille autos s’enlignent chaque fin de semaine », rapporte La Presse (édition Rive sud) du 12 août 1976 (p. 4).

Une rencontre romantique

Parfois, les stars brillent par leur présence : Gérard Ismaël, vedette du film Le dernier romantique, fait le bonheur de jeunes admiratrices. Ciné-parc Saint-Eustache, été 1979.

Vu d’en haut

Un terrain de baseball perdu au milieu de la campagne? Plutôt une vue aérienne du ciné-parc de Boucherville!

À l’affiche… à l’été 1975!

Qu’est-ce qui tenait l’affiche à l’été 1975? L’échantillon débusqué dans les journaux du temps nous montre des films pour toute la famille, bien sûr (Une coccinelle en balade extraordinaire, Willy Wonka au pays enchanté…). Des films catastrophe (comme 747 en péril). Et une grosse, très grosse production (la première superproduction de l’histoire : Jaws (Les dents de la mer), qui fait encore frémir les cinéphiles un demi-siècle plus tard.

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