Littérature queer

Contre tout bon sens, l'actrice trans la plus connue du monde fait le choix de fonder une famille, de monter une pièce de Jean Cocteau et de retourner dans son village natal pour voir ses parents. Prix Transfuge du meilleur roman d’Amérique latine 2024.

Coincée dans un corps de garçon qu'elle peine à habiter, l'héroïne retrace son parcours, de son enfance dans les années 1980, dans un quartier populaire de Madrid dévasté par la drogue, à ses nuits au cœur de la capitale dans les années 1990. Une odyssée contre l'asphyxie des faux-semblants, la lâcheté et la violence.

Avant de mourir, Edwin, le grand-père d'Ash, lui parle d'une cabane au cœur de la forêt californienne. Ash, qui se questionne sur son identité, se met alors en quête de ce lieu secret, synonyme de nouveau départ et de retour à la nature.

Pour Sara, tout s'effondre quand son grand amour lui annonce que son genre ne correspond pas à son identité et qu'il se sent femme depuis toujours. Les questions se bousculent mais Sara et Diana se rendent compte que leur amour est plus fort que les normes sociales et que rien n'a changé entre elles.

Évocations d'amours multiples et — au bout du compte — heureuses, ce roman est celui d'un couple d'hommes, Jean-Marc et Mathieu, dont la relation d'abord hésitante — l'un a quarante ans, l'autre, vingt — s'affirme peu à peu, à la fois compliquée et nourrie par une paternité exercée à deux. 

Alice, Gaëlle, Camille et Simon vivent ensemble. Camille, Gaëlle et Alice ont une relation toutes les trois, et cette dernière est en relation avec Simon également. Or, voici qu’un cinquième locataire s’ajoute, Éloi, qui est l’ex d’Alice et qui, progressivement, se montrera intéressé par Simon.

La vie de Clémentine bascule le jour où elle rencontre Emma, une jeune fille aux cheveux bleus qui lui fait découvrir toutes les facettes du désir et va lui permettre d'affronter enfin le regard des autres.

Dans une écriture franche et bouleversante, Shraya livre un témoignage lucide sur le fil qui relie la masculinité toxique, la misogynie, l'homophobie et la transphobie. 

Une petite fille se sent différente. Elle se fait traiter de fille manquée, fume des cigarettes pour ne plus grandir et traîne pendant toute son adolescence un garçon mort dans son portefeuille, jusqu’à ce qu’elle se donne naissance en quittant la terre à l’origine de sa tristesse.

Vivant hors réserve et cherchant tant bien que mal à s’acclimater à la vie urbaine, Jonny devient travailleur du cybersexe pour gagner sa vie. Tout en se préparant au retour à la maison pour les funérailles de son beau-père, Jonny tente de rassembler les divers morceaux de sa vie.

Les sentiments évoqués par Belcourt sont ceux de la queeritude : l’autochtonité et le genderfuck sont exprimés comme une performance souvent ratée par le poète qui ne parvient pas à trouver de corps qui soit compatible avec le sien pour un véritable partage érotique et émotionnel. 

D’abord : ceci est une mutinerie. Et si notre mutinerie doit réussir, il faut que je nomme bien les choses, sans détour. Sans ça, tu ne dérogeras pas à tes certitudes. Alors voilà : je suis trans. Comme dans transgression. J’ai cassé les genres, je me suis soustraite aux codes. 

Sensible et touchante, cette BD de l’artiste d’ascendance abénaquise Obom explore les premiers émois amoureux et les questionnements liés à l’orientation sexuelle.

Paul, mère poule pour les gais égarés, réunit Rasmus et Benjamin par hasard une nuit de Noël. Ils repartiront main dans la main sans savoir que leur pas de deux enfiévré les mènera au bord de l'abîme. Que l'un d'eux tombera sous la lame d'une faucheuse que personne ne connaît encore : le sida.

Les deux auteurs se livrent à des échanges qui abordent leurs parcours, leurs aspirations, leur joie face aux avancées des droits LGBTQ ici, leurs réactions face aux horreurs perpétrées ailleurs, l'importance de la famille et de la création.

Kiryu est une auteure de manga à qui son éditeur propose de se lancer dans un genre particulier : le harem manga. Malgré le peu d'intérêt de la jeune femme pour le projet, celui-ci connaît un succès fulgurant et la condamne, elle qui ne comprend rien à l'amour, à dessiner la suite de ce shônen romantique.